"Le récit des documents qui vont suivre, on été recopier textuellement sur l'original manuscrit tout d'abord par Monsieur L. DANIAU en 1803 et repris par J. Bain le 15 septembre 1879. Quelques mots malgré tout ont été mis entre « guillemets » et suivis d'un mot plus compréhensible, afin que tous les lecteurs puissent mieux le comprendre.
Armand COUDRET 1976.
COMMUNE DE VERRINES PAR J. BAIN
Le 15 septembre 1879
PATOIS, MOEURS, COUTUMES
PATOIS :
Le patois poitevin tend à disparaître, les écoles ont fait pénétrer partout la langue française, les paysans l'entendent et le parle.
Le patois poitevin est composé et formé de certains mots celtiques et de latin rustique et corrompu.
MOEURS & COUTUMES :
L'habitant du bocage est bienveillant, hospitalier, secourable pour les pauvres et d'une probité à toute épreuve.
Attaché avec passion au sol qui l'a vu naître, il ne songe a le laisser un moment, que pour aller à la foire voisine, à la foire prochaine.
Sa maison est souvent isolée, aussi sa vie et solitaire.
Sa nourriture est frugale ; il porte le sombre vêtement d'autrefois ; il est pour ainsi dire, ce qu'il a toujours été, sa vie est celle de ses pères ; cependant il admet un progrès, c'est celui de faire rendre à ses champs de genêts et d'ajoncs des moissons plus riches et plus belles.
L'habitant de la plaine est plus communicatif, plus vif, il s'adapte plus facilement à l'esprit de son époque, il aime savoir toujours plus, il aime à la veillée du soir, à répéter les nouvelles qu'il a entendues, qu'il a recueillie au marché de la ville. D'ailleurs sobre, laborieux, toujours au soleil, toujours à la pluie, il fait et refait d'un pas lent mais toujours sûr, les durs sillons de son champ et de sa vigne qu'il aime.
Propriétaire, il jette un oeil d'envie sur le champ qui lui touche ; simple fermier, il convoite le champ qu'il cultive, fier de ses boeufs bien nourris, de ses poulinières au crin flottant, de ses mules élégantes, fier de sa position meilleure acquise par de rudes labeurs ; il n'en continu pas moins sa vie économe, son travail incessant.
Devenu vieux, il s'entretient avec un sang froid bien sûr ; de sa fin qui s'approche, il en parle avec une indifférence, avec un calme, que l'on trouve seulement parmi ces hommes des champs, dont la vie est si rude.
Les habitants des Deux-Sèvres aiment les fêtes, chacune des récoltes a la sienne ; les foins, les moissons, les vendanges, sont toujours terminées par des solennités champêtres. Quoi de plus naturel, de plus charmant que de voir les bonnes populations de nos champs reconnaître par de naïves et simples réjouissances l'inépuisable bonté de Dieu.
Pendant l'hiver, il y a des veillées, où chaque soir se réunit la jeunesse du village. Pendant la belle saison, il y a des assemblées où on va en foule pour trouver ses parents, les amis de son âge. Ces fêtes sont toujours accompagnées par des danses ; mais on y voit plus les « Branles de Poitou », on y voit plus ces « Rondes » où nos pères s'égayèrent tant de fois.
Ne l'oubliez jamais, Agriculteurs qui lisez ces lignes.
Ne cherchez pas à quitter les champs pour aller vous fixez à la ville ! Le bonheur est là, à la campagne, dans la culture du sol, dans l'élevage des bestiaux, les belles fêtes de l'agriculture, les concours agricoles vous prouvent chaque année que votre profession est utile et honorée.
PARTICULARITES SUR LA CONSTITUTION PHYSIQUE DES HABITANTS, LEUR LONGEVITE, LEURS MOEURS, LEURS USAGES, LEUR LANGAGE, LEUR DEGRE D'INSTRUCTION :
Les habitants de la commune de Verrines sont en général bien constitués ce qui fait qu'il y a aucune particularité sérieuse à signaler. Il y a cependant quelques boiteux, quelques bossus et un aveugle.
Leur existence est d'assez longue durée, ainsi sur 19 décès qu'il y eu en 1885, 4 décédés avaient plus de 80 ans, 7 avaient plus de 70 ans, 2 de plus de 60 ans, 2 au dessus de 40 ans et les 4 autres avaient moins de 30 ans.
Leurs moeurs sont douces, leurs jeux paisibles et leurs goûts et manières simples. On croit cependant remarquer que leurs usages, leur manière de vivre ressemble beaucoup à ceux des habitants de Brioux et de la Saintonge, leurs costumes, même ceux des femmes plus particulièrement semblent copiés sur ceux des Saintongeaises, la coiffe à peu près la même. Leur langage est sobre sans être français, bien que le patois soit facile à comprendre.
L'instruction y est assez bonne et il n'y a plus aujourd'hui un seul homme de trente ans et au dessous qui ne sache ni lire ni écrire et compter. Les progrès qui sont faits en ce moment sont notables. Du reste, les arrondissements de Melle et de Niort sont du département, ceux où l'instruction est la plus développée et cela est dû certainement à ce que ces deux arrondissements ne possèdent que des écoles communales laïques.
EVENEMENTS DE LA GUERRE 1870-1871 :
La guerre de 1870-71 n'a pas porté ses ravages sur la commune de Verrines. Néanmoins à cette époque néfaste et pour parer à toute éventualité, le Conseil Municipal de cette commune, nomma un conseil de recensement, qui devait sous la présidence du Maire, s'occuper de l'organisation d'une garde Nationale sédentaire.
Quelques jours après le 3 septembre 1870, le Conseil Municipal décida que les hommes valides de Verrines, se joindraient à ceux des communes de Montigné et de St. Médard, pour former une compagnie de 250 Gardes Nationaux, devant agir en cas de besoin sous la direction d'un seul Chef. Le même jour, il vota une somme de 1200 francs, destinée à l'équipement, à l'habillement et à l'entretien des Gardes Nationaux.
Enfin le 22 décembre 1870, il organisa un Comité chargé de statuer sur les demandes de secours faites par les parents des jeunes gens qui étaient sous les drapeaux.
QUELQUES REMARQUES SUR DES NOMS DE LIEUX NON HABITES (DE ROUTES, DE CHEMINS OU CHAMPS) :
Buisson Caquet : terrain dans lequel il y avait autrefois un buisson, où les bergers et les bergères se réunissaient pour se mettre à l'ombre ou à l'abri et où ils ne faisaient pas faute de « caqueter à coeur joie ».
Bois Bichonneau : situé près du Luc, autrefois « bois aux biches ».
Croix Prochon :
Croix Brangier : etc. en somme, tous les lieux appelés ainsi, à une époque reculée, des potences furent dressées et des exécutions par pendaison furent opérées et le nom du pendu a été donné à ces lieux (ce genre d'exécutions pouvant se situer aux environ de 1750-1780).
La Couture : ce nom viendrait de ce que, autrefois les Gaulois ne cultivaient que les terres fertiles au milieu de leurs bois et forêts, cela offrait un aspect de couture.
UNE EXCEPTION DANS L'APPELATION DES CROIX :
La Croix Pendue : Carrefour où se trouvait la potence de Verrines.
Follet : Prés où on apercevait des deux follets.
Moulin à vent : Terrain où s'élevait autrefois un moulin à blé, mû par le vent.
Saint Martin : Ce nom se trouve souvent répété dans les environs, non seulement dans la commune de Verrines, mais aussi dans les autres environnantes. Dans la commune de Verrines, il existe un bois, des champs, une fontaine ; dits : Saint-Martin. Ces lieux auraient été autrefois visités par l'Apôtre de Touraine, peut-être s'est-il reposé à l'ombrage du bois, désaltéré à l'eau de la fontaine et qui en souvenir ces lieux auraient conservé son nom.
Mortefonds, le 26 décembre 1888.
J. BAIN.
CHIFFRES DE LA POPULATION FOURNIS PAR LES ETATS DE RECENSEMENT :
1851 : 1224 habitants1856 : 1227
1861 : 1223
1866 : 1232
1872 : 1244
1876 : 1277
1881 : 1314
1886 : ?
MARIAGES ; NAISSANCES ; DECES ; AVEC NOM DES MAIRES ET ADJOINTS :
1803. maire : ROBELIN. adjoint : Ch. BAIN. mariages : 1. naissances : 28. décès : 14.
1804. maire : ROBELIN. adjoint : Ch. BAIN. mariages : 6. naissances : 28. décès : 20.
1805. maire : ROBELIN. adjoint : Ch. BAIN. mariages : 7. naissances : 38. décès : 20.
1806. maire : ROBELIN. adjoint : Ch. BAIN. mariages : 6. naissances : 38. décès : 29.
1807. maire : ROBELIN. adjoint : Ch. BAIN. mariages : 9. naissances : 33. décès : 19.
1808. maire : SERPAULT. adjoint : Ch. BAIN. mariages : 4. naissances : 28. décès : 25.
1809. maire : SERPAULT. adjoint : Ch. BAIN. mariages : 7. naissances : 38. décès : 19.
1810. maire : SERPAULT. adjoint : Ch. BAIN. mariages : 11. naissances : 24. décès : 18.
1811. maire : SERPAULT. adjoint : Ch. BAIN. mariages : 5. naissances : 41. décès : 25.
1812. maire : SERPAULT. adjoint : Ch. BAIN. mariages : 6. naissances : 22. décès : 24.
1813. maire : SERPAULT. adjoint : Ch. BAIN. mariages : 17. naissances : 28. décès : 18.
1814. maire : SERPAULT. adjoint : Ch. BAIN. mariages : 9. naissances : 39. décès : 30.
1815. maire : J. ROBELIN. adjoint : Ch. BAIN. mariages : 3. naissances : 37. décès : 26.
1816. maire : J. ROBELIN. adjoint : Ch. BAIN. mariages : 8. naissances : 32. décès : 12.
1817. maire : J. ROBELIN. adjoint : Ch. BAIN. mariages : 5. naissances : 31. décès : 19.
1818. maire : J. ROBELIN. adjoint : Ch. BAIN. mariages : 9. naissances : 35. décès : 32.
1819. maire : J. ROBELIN. adjoint : Ch. BAIN. mariages : 2. naissances : 29. décès : 45.
1820. maire : J. ROBELIN. adjoint : Ch. BAIN. mariages : 6. naissances : 27. décès : 38.
1821. maire : J. ROBELIN. adjoint : Ch. BAIN. mariages : 4. naissances : 36. décès : 23.
1822. maire : J. ROBELIN. adjoint : Ch. BAIN. mariages : 4. naissances : 28. décès : 25.
1823. maire : J. ROBELIN. adjoint : Ch. BAIN. mariages : 11. naissances : 25. décès : 23.
1824. maire : Jean ROBELIN. adjoint : Louis FAUCHE. mariages : 12. naissances : 40. décès : 11.
1825. maire : Jean ROBELIN. adjoint : Louis FAUCHE. mariages : 4. naissances : 32. décès : 19.
1826. maire : Jean ROBELIN. adjoint : Louis FAUCHE. mariages : 10. naissances : 34. décès : 28.
1827. maire : Jean ROBELIN. adjoint : Louis FAUCHE. mariages : 4. naissances : 31. décès : 18.
1828. maire : Louis FAUCHE. adjoint : MORIN. mariages : 10. naissances : 26. décès : 21.
1829. maire : Louis FAUCHE. adjoint : MORIN. mariages : 6. naissances : 36. décès : 18.
1830. maire : Louis FAUCHE. adjoint : MORIN. mariages : 9. naissances : 39. décès : 15.
1831. maire : Louis FAUCHE. adjoint : MORIN. mariages : 5. naissances : 28. décès : 25.
1832. maire : MARCUSSEAU. adjoint : MORIN. mariages : 12. naissances : 31. décès : 15.
1833. maire : MARCUSSEAU. adjoint : MORIN. mariages : 9. naissances : 38. décès : 21.
1834. maire : MARCUSSEAU. adjoint : MORIN. mariages : 6. naissances : 37. décès : 39.
1835. maire : MARCUSSEAU. adjoint : MORIN. mariages : 12. naissances : 29. décès : 23.
1836. maire : MARCUSSEAU. adjoint : MORIN. mariages : 9. naissances : 48. décès : 17.
1837. maire : MARCUSSEAU. adjoint : MORIN. mariages : 9. naissances : 37. décès : 35.
1838. maire : MARCUSSEAU. adjoint : MORIN. mariages : 9. naissances : 33. décès : 19.
1839. maire : MARCUSSEAU. adjoint : MORIN. mariages : 4. naissances : 33. décès : 25.
1840. maire : MARCUSSEAU. adjoint : MORIN. mariages : 12. naissances : 21. décès : 14.
1841. maire : MARCUSSEAU. adjoint : MORIN. mariages : 16. naissances : 28. décès : 15.
1842. maire : MORIN. adjoint : BONNIN. mariages : 14. naissances : 42. décès : 48.
1843. maire : MORIN. adjoint : MOREAU. mariages : 12. naissances : 28. décès : 29.
1844. maire : MORIN. adjoint : MOREAU. mariages : 9. naissances : 39. décès : 18.
1845. maire : MORIN. adjoint : MOREAU. mariages : 4. naissances : 35. décès : 18.
1846. maire : MORIN. adjoint : MOREAU. mariages : 11. naissances : 36. décès : 20.
1847. maire : MORIN. adjoint : MOREAU. mariages : 9. naissances : 36. décès : 23.
1848. maire : Ch. PONTENIER. adjoint : MOREAU. mariages : 6. naissances : 29. décès : 30.
1849. maire Ch. BAIN. adjoint : MOREAU. mariages : 6. naissances : 42. décès : 27.
1850. maire Ch. BAIN. adjoint : MOREAU. mariages : 14. naissances : 40. décès : 19.
1851. maire Ch. BAIN. adjoint : MOREAU. mariages : 10. naissances : 24. décès : 30.
1852. maire Ch. BAIN. adjoint : MOREAU. mariages : 11. naissances : 34. décès : 26.
1853. maire Ch. BAIN. adjoint : MOREAU. mariages : 7. naissances : 28. décès : 14.
1854. maire Ch. BAIN. adjoint : MOREAU. mariages : 11. naissances : 29. décès : 28.
1855. maire Ch. BAIN. adjoint : MOREAU. mariages : 12. naissances : 24. décès : 17.
1856. maire Ch. BAIN. adjoint : MOREAU. mariages : 9. naissances : 26. décès : 21.
1857. maire Ch. BAIN. adjoint : MOREAU. mariages : 9. naissances : 32. décès : 22.
1858. maire Ch. BAIN. adjoint : MOREAU. mariages : 13. naissances : 21. décès : 32.
1859. maire Ch. BAIN. adjoint : MOREAU. mariages : 16. naissances : 39. décès : 27.
1860. maire : MIALON. adjoint : MOREAU. mariages : 17. naissances : 37. décès : 23.
1861. maire : MIALON. adjoint : MOREAU. mariages : 9. naissances : 32. décès : 28.
1862. maire : MIALON. adjoint : MOREAU. mariages : 12. naissances : 29. décès : 20.
1863. maire : J.Ch. BAIN. adjoint : MOREAU. mariages : 8. naissances : 27. décès : 23.
1864. maire : J.Ch. BAIN. adjoint : MOREAU. mariages : 14. naissances : 28. décès : 23.
1865. maire : J.Ch. CLERT. adjoint : MOREAU. mariages : 11. naissances : 22. décès : 27.
1866. maire : J.Ch. CLERT. adjoint : MOREAU. mariages : 8. naissances : 30. décès : 25.
1867. maire : J.Ch. CLERT. adjoint : MOREAU. mariages : 17. naissances : 28. décès : 26.
1868. maire : J.Ch. CLERT. adjoint : MOREAU. mariages : 15. naissances : 29. décès : 24.
1869. maire : J.Ch. CLERT. adjoint : MOREAU. mariages : 15. naissances : 41. décès : 27.
1870. maire : J.Ch. CLERT. adjoint : MOREAU. mariages : 6. naissances : 33. décès : 25.
1871. maire : J.Ch. CLERT. adjoint : MOREAU. mariages : 9. naissances : 21. décès : 22.
1872. maire : J.Ch. CLERT. adjoint : MOREAU. mariages : 22. naissances : 41. décès : 16.
1873. maire : J.Ch. CLERT. adjoint : MOREAU. mariages : 6. naissances : 18. décès : 26.
1874. maire : J.Ch. CLERT. adjoint : MOREAU. mariages : 16. naissances : 23. décès : 16.
1875. maire : J.Ch. CLERT. adjoint : MOREAU. mariages : 8. naissances : 34. décès : 32.
1876. maire : J.Ch. CLERT. adjoint : MOREAU. mariages : 18. naissances : 24. décès : 25.
1877. maire : J.Ch. CLERT. adjoint : MOREAU. mariages : 8. naissances : 25. décès : 18.
1878. maire : J.Ch. CLERT. adjoint : MOREAU. mariages : 13. naissances : 29. décès : 24.
1879. maire : J. ROSSARD. adjoint : MOREAU. mariages : 14. naissances : 31. décès : 21.
1880. maire : J. ROSSARD. adjoint : MOREAU. mariages : 11. naissances : 31. décès : 27.
1881. maire : J. ROSSARD. adjoint : P. FOUCHE. mariages : 13. naissances : 27. décès : 15.
1882. maire : J. ROSSARD. adjoint : P. FOUCHE. mariages : 9. naissances : 31. décès : 20.
1883. maire : J. ROSSARD. adjoint : P. FOUCHE. mariages : 19. naissances : 32. décès : 18.
1884. maire : Ch. DUBREUIL. adjoint : P. FOUCHE. mariages : 9. naissances : 32. décès : 27.
1885. maire : Ch. DUBREUIL. adjoint : P. FOUCHE. mariages : 15. naissances : 21. décès : 20.
1886. maire : Ch. DUBREUIL. adjoint : P. FOUCHE. mariages : ? . naissances : ? . décès : ? .
1887. maire : Ch. DUBREUIL. adjoint : P. FOUCHE. mariages : ? . naissances : ? . décès : ? .
1888. maire : Ch. DUBREUIL. adjoint : P.C.F. BAIN. mariages : ? . naissances : ? . décès : ? .
BIBLIOGRAPHIE COMMUNALE :
La commune de Verrines a été formé de l'ancienne Paroisse de ce nom. Sa configuration physique est fort bizarre, elle offre la forme d'un U gigantesque, elle entoure la Commune de Celles sur plus de la moitié de son étendue. Elle est donc formée au nord par la Commune de Celles et par les Communes de Thorigné et de Vitré, à l'ouest par celle de Ste. Blandine, au sud par Montigné, à l'est, par les Communes de St. Romans-les-Melle et St. Martin-les-Melles (Canton de Melle).
Son territoire est passablement accidenté, les vallons et les collines s'y succèdent à des intervalles assez rapprochés.
Elle n'est cependant traversée que par deux cours d'eau : la Belle et la Doie ; un troisième, venant du Chironnail, se jette dans la Belle, presque à son entrée dans la Commune ; en revanche de nombreuses fontaines fournissent une eau pure et limpide et ne sont pas sans utilité.
Les principales, sont celles de la Doie, d'où sort le ruisseau du même nom, de Mortefond, de Miseré, de l'Aspic, de Bellivège, du Gandau, de Grand-Fond, de Douhaud, de Montifaud.
On rencontre aussi quelques bois, dont les principaux sont ceux de la Ronze.
Il existe aussi un petit mamelon, connu sous le nom de Pastureau de Pied de Coi et qui semble être un des derniers soubressauts des collines du Poitou.
Verrines « Toury » viendrait du mot latin Véchina. D'après Monsieur Benjamin Fillon, Verrines viendrait de Verre : Verrerie, parce que dit-il ; à l'époque Gallo-Romaine, Poitiers était un grand centre d'industrie pour le verre et de nombreuse fabriques étaient répandues dans les environs et il y a tout lieu de croire que Verrines en possédait une, d'où est venu de Verrerie : VERRINES.
Verrines possède actuellement comme monuments publics, une Eglise, un Temple et deux Ecoles communales.
Eglise : (voir annexe 4 : Prieuré Saint-Maixent).
Verrines ne possédait pas de Temple ; en 1875-1876, on en batit un. Auparavant le service religieux se faisait dans une grange, ou en plein air.
L'Ecole des garçons bâtie sur le chaume de Grand-Fond, a été élevée en 1864.
L'Ecole des filles située non loin du Temple, l'a été en 1883.
Verrines possède aussi un moulin à blé et on rencontre tout près également près de bourg, une carrière de pierres de taille.
Bonneuil (Bonolis en latin).
Luc (Lucus, bois sacré) à l'époque des persécutions religieuses, à l'heure où nos pères traqués par les Dragons du Roi Soleil, opprimés dans leur conscience, se réunissaient dans les lieux où ils espéraient prier en sécurité ; le Luc était un des lieux où les vieux Huguenots se rassemblaient pour se réconforter en commun dans leur foi. Sans doute le bois qui y existait alors, leur offrait un abri, lorsque par hasard une bande de Dragons venait interrompre leur prière.
Dans son livre des martyrs Poitevins, Monsieur le Pasteur LIETRE cite ce lieu, comme lieu de réunion.
En 1858, près du village du Luc, dans un champ entouré d'arbres et de haies et appartenant aujourd'hui à Madame Veuve CLERT, un cultivateur soulève avec le soc de sa charrue, un objet qu'il reconnu après l'avoir nettoyé, pour un vase de verre de forme actuellement inusitée. Puis il découvrit un autre vase également de verre et un troisième en poterie rouge.
A la suite de cette trouvaille, des fouilles furent opérées dans un espace de 15 ou 20 mètres et l'on découvrait bien rangées de fosses creusées dans une espèce d'argile très compacte, la profondeur de ces fosses de 1 mètre, 3, la largeur de 2 mètres ; dans celle de la première rangée, on a seulement exhumé des ossements incinérés qui tombaient en poussière. Dans celles de la seconde, on a trouvé des vases et des fragments de vases en verre et en terre.
Les vases en terre qui sont au nombre de 24, des cruches, les unes en terre rouge, les autres en terre grisatre, des ollaises en grès noir, des carafons, un réchaud à trois pieds, des vases culinaires, deux petites coupes en terre de samos, des plats et deux vases de même matière, dont l'un a conservé le nom du potier.
Les vases en verre qui sont au nombre de 26 n'offrent pas le moindre intérêt. Presque tous se distinguent les uns des autres par leur forme ou leur grandeur. Ce sont les verres restés d'un beau verre, des urnes, des fioles, des coupes et deux flacons qui méritent une mention spéciale, car ils simulent avec une véritable élégance, une grappe de raisin que sa feuille accompagne. Il faut citer surtout une aiguillère dont la couleur est verdâtre, la forme d'un goût élevé, la panse en est circulaire, le cou élégant, l'orifice s'épanouit avec grâce et l'anse qui le complète, s'y rattache d'une façon remarquable. Ce beau vase suffirait à lui seul pour attester qu'à l'époque de la domination Romaine, il y avait dans ces lieux, une riche et puissante famille.
La Ronze : a dû sans doute son nom aux broussailles qui l'entoure et où la plante « la ronce » domine. La Ronze n'était autrefois qu'une ou deux fermes et appartenaient à cette famille de Brémont, de Venours à laquelle appartient encore le Chironnail et relevait de cette Seigneurie : le Fief de la Ronze.
La Hutonnière : valait trois cent livres de rentes. Une Ecole mixte a été construite à la Ronze en 1886.
« Les vases cités ci-dessus, sont au musée de Niort. »
La Garzelle : (vient de Garzella) sorte d'oiseau sautillant qui se tient dans les bois. Ce pays était autrefois tout couvert de bois. Le Fief de la Garzelle, de trois cent livres de rentes, appartenait aux Religieux de l'Abbaye de Celles.
Mortefonds : vient de Mortefontaine ou fontaine morte, semble mériter de plus en plus ce nom. Cette source donne beaucoup moins d'eau qu'elle ne faisait autrefois. (voir texte associé au logis de Mortefond).
Mortefonds possède aujourd'hui une Ecole de Garçons. Il existe également une fabrique de tuiles qui n'est pas sans importance et un four à chaux. J'oubliais de dire qu'à coté ou plutôt dans le même corps de bâtiments que l'Ecole, se trouve une salle qui sert de Mairie.
La Chaillotterie : (Chaloterie) doit sans doute son nom aux pierres dures et ferrugineuses aux chails qui se trouvent dans le sol.
La Proutée ; Croué.
Grand Fond : « De grande Fontaine ». Il y a au nord-ouest de ce village, une grande Fontaine.
Montifault : « Mont - il - faut » se trouve situé près d'une côte d'où il lui est venu son nom.
La Dreuerie : son nom viendrait de « LADRERIE ». Lors des expéditions des croisées en Orient, ils en rapportèrent une maladie comme sous le nom de Lèpre ou « Ladrerie », maladie répugnante dont ceux qui en étaient atteints étaient écartés ou plutôt séquestrés afin qu'ils ne communiquent pas leur mal aux autres personnes, on désignait alors sous le nom de « Ladrerie » ou « Maladrerie » les Etablissements où ces malheureux étaient relégués. On suppose donc qu'un Etablissement de ce Genre a existé à la Dreuerie et des vestiges d'une tour viendraient le confirmer.
La Greue : viendrait de la nature du terrain sur lequel le village est bâti.
La Grand'Rue ; La Petite Rue : tiennent sans doute leur nom de la grande étendue de terrains qui les entourait et servait de cour.
Ces habitations étaient autrefois des gentilhommières, ainsi qu'on peut le constater par quelques vieilles constructions. Dans une des ces maisons on lit sur une pierre, cette inscription : Dame L.A.D. Poix Dagmes de ce lieu Baronne de Saint-Romans.
Ces Gentilhommières relevaient de la Baronnerie de Saint-Romans.
La Bichonnerie ; Saumon ; Viré « Vinella ».
LIEUX NON HABITES ET L'AYANT ETE AUTREFOIS :
La Doie ; Le Vieux Moulin ; Villeneuve
Doie : qui, dans le langage Celtique signifiait (deux vieux), de ce qu'il y a double sources, deux mamelles « colines ». Avant la domination Romaine, la Doie et les environs étaient certainement une forte agglomération de Huttes Gauloises. Tous les terrains autour de la Doie, sont couverts d'énormes monceaux de pierres appelés « Chirons » et qui ont tout l'air de provenir d'anciennes ruines.
En 1864, Monsieur BATERT DE JUILLE, après avoir fait de nouvelles fouilles au Luc, dans le terrain où on avait déjà découvert des poteries, après y avoir trouvé six vases en terre de formes différentes, dont, deux seulement entiers, puis cinq autres vases en verre, dont deux complets, vient faire des fouilles à la Doie.
Il s'agissait de faire des fouilles dans le terrain d'un nommé DESCHAMPS de Mortefonds, dans lequel celui-ci avait déjà trouvé des grains de blé et de « baillarge » (orge) qu'une taupe en rejetant le trop plein de ses galeries souterraine, avait rejeté dehors.
On y découvrit une porte de puit de 2 mètres, 20 de profondeur. Au fond, on découvrit deux passages qui conduisaient à des sortes de chambres circulaires, appelées souterrains, dans lesquelles on trouva des quantités de débris de poterie de terre et d'époque différentes, des os et des dents de porcs ou de sangliers, de moutons, de chevreuils, de lièvres, de divers volatiles etc. des coquilles de moules et de palourdes et enfin une quantité de petites pointes ou harpons de pêche et des lames de couteaux ou de poignards. On y trouva également deux pièces de monnaie qui étaient en si mauvais état, qu'on a pas pû les nettoyer de façon à les reconnaître ; sur l'une d'elle on voit un lion.
Dans différents autres puits que l'on découvrit dans le même terrain, on rencontre des clous, du plomb, des scories de fer, des dents d'animaux sciées ou entaillées et usées en pointe très aigues, des petites pierres rondes et carrées de quatre centimètres environ de diamètre, percées avec soin au milieu, trois morceaux de poignards en os sur lesquels on remarque des ronds et des losanges tracés à la pointe et enfins seize petits anneaux en os. Dans tous les terrains environnants la Doie, on ne peut pas donner un coup de pioche sans trouver des éclats de poteries et de ferraille.
Le Vieux Moulin : il existait autrefois au lieu, appelé le Vieux Moulin, un moulin ; le propriétaire du terrain, en piochant, découvrit il y a quelques années, des fragments de meules et une portion de la porte d'entrée, une partie des montants étaient encore debout, on pouvait voir aussi l'endroit où se trouvait la roue. Ce moulin était alimenté par les fontaines de la Doie. L'espace compris entre le Moulin et les fontaines n'étaient à cette époque qu'un vaste étang.
On voyait encore il y a peu d'années, le mûr de la digue où était indiqué la graduation pour les hauteurs différentes de la montée de l'eau. On ignore les causes qui l'on amené à la ruine de ce moulin, ni à qu'elle époque la catastrophe est arrivée. J'ai trouvé dans un extrait du papier censif du Prieuré de Verrines, un passage où il est dit, en partant d'un terrain qui touchait à l'étang de la chaussée du moulin (cet extrait est à la date de 1768) où il y a tout lieu de croire, que dès cette époque, le moulin ne fonctionnait plus.
Villeneuve : Ce lieu se trouve à droite du chemin qui va du Luc à Saint-Romans, sur le vallon qui commence à la « Petite-Rue » et va se terminer à la « Tête-Noire » en passant par la « Moutonnerie » (fond Plan). Des tas de pierres, dont quelques-unes paraissent avoir été travaillées, annonçant que dans ces lieux, il y a eu autrefois des habitations, on peut voir même encore dans un ravin les restes d'un vieux puits.
Dans son historique sur l'Abbaye de Celles, Monsieur Gabriel LEVRIER parle de Villeneuve et il y a tout lieu de croire d'après les vestiges qui existent que ce n'est autre, que le Villeneuve de nos jours. Il serait question de Villeneuve en 1033, dans un concil selon Don FONTENEAU, comme faisant partir des biens que le Prieuré de Saint-Maixent possédait.
C'est donc depuis 1033 que Villeneuve a cessé de faire partir des lieux habités, mais on ignore l'époque réelle et à la suite de quelle catastrophe la chose est arrivée ; peut-être, es-ce pendant la guerre de cent ans, à l'heure où CLISSON disait à Charles V : vous n'avez que faire d'employer vos gens contre ces Enragés, ils ne vous mettrons pas hors de votre héritage avec toutes ces fumières.
DU CIMETIERE CHARLES ET DU SOUTERRAIN QUI EN EST PROCHE :
(voir le document qui est écrit aux premières pages et croquis et commenté par Monsieur Louis DANIAU en 1803)
COMMUNE DE VERRINES AVANT 1789 :
La Commune de Verrines était autrefois la Paroisse de St.Maixent de Verrines. On y rencontrait trois Fiefs : Mortefonds La Garzelle et La Ronze, on rencontrait également dans cette paroisse deux Bourgeois (en 1789, il y en avait dix huit). Un Notaire Royal qui était Procureur Fiscal de la Seigneurerie : François BERTOME. Un greffier des rôles des Tailles (impôts) : Antoine CHEVALLIER. Un chirurgien : René GARNIER ; Un Cabasetier (aujourd'hui, il y en a deux) ; Deux Meuniers ; 26 laboureurs ; 37 Artisans ; 73 Journaliers ; 56 Valets et Servantes ; 173 Jeunes ; 100 Hommes ; 550 Âmes.
Deux cent Protestants avaient été obligés de se convertir, mais 25 seulement assistaient à la messe.
L'imposition de la « Taille » était de 1650 livres.
ECOLES DE VERRINES :
La Commune de Verrines possède actuellement quatre Ecoles communales et une Congréganiste.
Ces quatre Ecoles réunissaient 260 Elèves.
L'Ecole de garçons dirigée par Monsieur PASTUREAU est composée d'un corps de bâtiment qui est le logement de l'Instituteur. A ce bâtiments est adossé la salle de classe. Elle est bâtie au lie appelé « La Chaume de Grand-Fond », à l'ouest de Verrines.
L'Ecole des filles dirigée par Madame VINCENT est construite à peu près comme celle de Monsieur PASTUREAU. Elle est située à l'est du bourg de Verrines, non loin du Temple.
L'Ecole des garçons a été construite en 1864 et celle des filles en 1883.
L'Ecole des garçons « dite Protestante »dirigée par Monsieur RICHARD Alcide n'est composée que d'un seul corps de bâtiment. Elle est établie à Mortefonds.
Cette dernière Ecole a été donnée à la Commune par Monsieur Pierre Louis PASTUREAU, ancien Conseiller de Préfecture à Niort, par un testament autographe en date du 12 mars 1829. Il a légué en même temps un terrain situé au lieu appelé la Cerisaie et dans lequel il est inhumé. Un monument de la forme d'une pyramide triangulaire est élevé sur son tombeau.
Divers Instituteurs ont enseigné dans la Commune, ceux dont les noms ont été conservés et qui étaient comme Instituteurs libres fûrent : DANIAUD ; BAIN (I) ; QUINTARD et PASTURAULT.
(I : Grand-père de celui qui a écrit ce document).
Le premier Instituteur Communal : FOUCHE Jacques, fût nommé provisoirement par le Conseil Municipal à la date du 27 octobre 1836. Le successeur de M. FOUCHE, fût Monsieur BIDEAU, qui fût seul Instituteur de 1850 à 1851.
A cette époque, le Conseil Municipal jugea nécessaire d'établir deux Ecoles, l'une Protestante, l'autre Catholique.
INSTITUTEURS CATHOLIQUES :
BIDEAU 1850-1852
PINEAU 1852-1854
BONNEAU 1854-1856
BARREAU 1856-1858
LEGRIS 1858-1862
RENAULT 1862-1870
QUESON 1870-1873
PAIN 1873-1875
BROTHIER 1875-1877
PASTUREAULT 1877- ?
INSTITUTEURS PROTESTANTS :
GUIMOND 1851-1859
RICHARD F. 1859-1863
GUICHARD 1863-1872
RICHARD 1872-1882
RICHARD 1882-1886
RICHARD 1886- ?
Instituteur à la RONZE : BRUNET.
ECOLE DES FILLES :
Mademoiselle BREAUD Institutrice libre de 1867 à 1877 ; communalisée à cette époque et elle est restée jusqu'en 1878.
Madame JUCHAULT de 1878 à 1886
Madame VINCENT de 1886 à 1891
Madame POUGNARD de 1891 à ?
Institutrices Adjointes :
Mademoiselle RICHARD
Mademoiselle CHANON
Madame RICHARD
Ce document réalisé par Monsieur J. BAIN, a été reconstitué textuellement au vu de l'original, tant dans sa richesse d'actualité que d'expressions d'époque, par Monsieur Armand COUDRET, Maire de Verrines-sous-Celles, de 1971 à 1983".