Les premiers témoins d´occupation humaine remontent à l´homme de Néandertal : sa présence est attestée par quelques sites ayant livré des outils taillés caractéristiques de la période moustérienne. Il y a 36 000 ans environ, l´homme anatomiquement moderne (" Homo sapiens ") a colonisé le territoire actuel de la région Poitou-Charentes, mais n´a guère laissé d´indices dans le Confolentais : un seul campement de chasseurs-cueilleurs du Paléolithique supérieur a été repéré à Hiesse ; les traces des premiers agriculteurs néolithiques sont rares dans la région et absents du Confolentais. En revanche, plusieurs dolmens et menhirs sont connus à l´est du territoire. La période protohistorique a également laissé peu de traces et l´Age du Bronze n´est documenté que par un petit habitat au Pouyet, commune d´Esse, et un dépôt d´objets en bronze à Biarge, commune de Chassiecq. Au premier Age du Fer (VIIIe - Ve siècle avant J.-C.) apparaissent de vastes camps fortifiés : le camp de Robadeau à Montrollet occupe une superficie d´un hectare et ses remparts en terre sont encore visibles en élévation. Au deuxième Age du Fer ou période gauloise, la frontière entre les Lémovices et les Pictons se situait approximativement sur la limite entre les terres calcaires et les terres granitiques.
Au cours de la période gallo-romaine, le territoire dépendait pour l´essentiel de la " civitas " de Lemonum (Poitiers). La voie d´Agrippa, qui reliait Lyon à Saintes via Limoges, le longe au sud. D´autres voies antiques traversaient le territoire : celle reliant Angoulême à Argenton-sur-Creuse passait par l´actuelle commune d´Ambernac où elle croisait le chemin de Périgueux à Poitiers. La voie de Limoges à Angoulins franchissait la Vienne à gué à Manot, alors que le tracé de la voie de Bourges à Saintes est incertain, sauf sur une portion à Esse.
Néanmoins, les sites antiques repérés à ce jour sont rares : quelques " villae " et sépultures, ainsi qu´une production de tuiles au Vieux-Cérier.
Après la chute de l´Empire romain, Ambernac connut une certaine prospérité liée à la présence d´un atelier monétaire mérovingien frappant des " triens " ou tiers de sou d´or. Une nécropole de cette période atteste de la prospérité de ce lieu. Des sarcophages mérovingiens ont également été trouvés près de l´église de Benest.
Dès le VIe siècle, les évêques établis à Poitiers, Angoulême, Saintes et Limoges jouent des rôles politiques importants, mais le territoire reste à l´écart de ces grands centres.
Cependant, dans le quatrième quart du VIIIe siècle, Roger, comte de Limoges, et sa femme Euphrasie fondent le monastère bénédictin de Charroux et le dotent de biens importants parmi lesquels la terre d´Alloue où, à une date indéterminée, les abbés de Charroux établissent un prieuré ; il ne reste aucune trace des bâtiments primitifs. Contrôlant la Charente, ils établissent en aval un autre prieuré à Benest. Lors de l´organisation de l´Empire carolingien, Champagne-Mouton constitue la localité du vaste pagus Briocensis (aujourd´hui Brioux-sur-Boutonne) la plus éloignée du chef-lieu. Les limites des vigueries carolingiennes sont mal établies dans ce secteur.
Le Confolentais connaît une grande instabilité politique aux Xe et XIe siècles, en raison de longues rivalités entre les comtes de Poitiers et de la Marche, le vicomte de Limoges et quelques seigneurs locaux, tel celui de Confolens, dépendant de la principauté de Chabanais, constituée aux dépens du comté de la Marche et de la vicomté de Rochechouart.
Les positions stratégiques sur la Vienne de Confolens et Saint-Germain-de-Confolens sont l´objet de nombreux conflits.
Des premiers temps de la féodalité, aux XIe et XIIe siècles, les mottes castrales situées près de Chez-Ferroux au Vieux-Cérier et celle de Marcillac à Abzac, formant enclave dans la commune d´Oradour-Fanais, sont deux rares exemples encore bien visibles aujourd´hui.
C´est à cette époque et jusqu´au XIIIe siècle que sont (re) construites la plupart des églises du Confolentais (pour plus de détails, voir le dossier de synthèse sur les abbaye, prieurés, églises, chapelles, en lien à partir de ce dossier).
La guerre de Cent Ans et ses revirements d´alliances affectent le Confolentais, à l´instar de l´ensemble des provinces voisines. Dans les années 1350, le château de Champagne-Mouton est détruit, de même que l´église Saint-Martin, située dans l´enceinte castrale, alors que le prieuré Saint-Michel subit des dommages. Le château de Saint-Germain-de-Confolens est plusieurs fois pillé, l´abbaye de Lesterps capitule devant le Prince Noir le 14 août 1356, le prieuré d´Alloue est dévasté au cours de la même campagne.
Les troubles de la guerre de Cent Ans et les pillages occasionnés par les bandes de routiers ont considérablement appauvri le territoire. Les abbayes et leurs dépendances sont en piètre état.
Les congés royaux ordonnant de fortifier les châteaux des campagnes poitevines et les domaines appartenant aux grands établissements ecclésiastiques de Poitiers se multiplient à partir de 1427 et jusqu´en 1500. A Champagne-Mouton, la famille écossaise de La Chambre, titulaire de la châtellenie transformée en baronnie vers 1429, rebâtit alors le château avec de nombreux éléments en remploi. Des châteaux sont édifiés sur des fiefs moins importants : Gorce, Massignac, la Voularnerie, la Villate, le Mas-Marteau, le Marousse, etc. (voir le dossier de synthèse sur les châteaux et les manoirs).
Après la guerre de Cent Ans, certaines églises sont de même réédifiées en grande partie : au Vieux-Cérier, au Bouchage, à Champagne-Mouton et, dans une moindre mesure, à Vieux-Ruffec (chevet seul). Pour assurer la défense des habitants, des éléments de fortification sont ajoutés aux églises.
A la fin du XVe siècle, une certaine prospérité semble revenir dans le Confolentais, comme alentour. Les principaux seigneurs font construire des chapelles latérales qui modifient le plan initial des églises de Benest, de Champagne-Mouton et surtout de Saint-Barthélemy à Confolens, où la construction des trois chapelles nord vient masquer le plan initial en croix latine.
Erigée en baronnie, Confolens devient indépendante de la principauté de Chabanais au XVIe siècle. Mais Manot, qui dépendait également de Chabanais, entre alors dans la mouvance de la baronnie de Loubert. A la création des généralités en 1542, l´élection d´Angoulême, qui comprend Vieux-Ruffec, Hiesse, Ambernac et Epenède, est d´abord rattachée à la généralité de Bordeaux avant de rejoindre en 1558 la généralité de Limoges. Les autres paroisses de l´ouest dépendent de l´élection de Niort dans la généralité de Poitiers, alors que l´élection de Confolens est rattachée à la généralité de Limoges.
Peu d´années après qu´un évêque de Limoges a donné aux ostensions un rythme septennal, la religion réformée connaît un certain succès dans le Confolentais, notamment à Benest et à Champagne-Mouton, où plusieurs familles nobles se convertissent à la suite de la famille de La Rochefoucault, propriétaire du château de Champagne-Mouton, dès les années 1535-1540. Un pasteur aurait vécu à Courteil et une maison de prière protestante se tenait Chez-Mailloux à Benest.
Le Confolentais pâtit alors des guerres de Religion et de leur répression particulièrement violente. C´est dans ces circonstances que l´église Saint-Martin de Champagne-Mouton aurait été définitivement détruite.
Au sortir de cette nouvelle période de troubles, Confolens est finalement érigée en comté en 1604 par le roi Henri IV.
Le XVIIe siècle voit un certain renouveau catholique, surtout à l´est du territoire. A Confolens, trois édifices importants sont fondés : le couvent des récollets en 1616, celui des clarisses en 1641 et l´hôpital des soeurs de la Charité en 1668, alors qu´en 1656 est créée une confrérie de pénitents blancs. L´abbaye de Lesterps, demeurée en ruine depuis le sac des protestants, est reconstruite sous l´impulsion de Charles-François de La Vieuville.
Suite à la révocation de l´édit de Nantes le 18 octobre 1685, une centaine d´abjurations de protestants est attestée à Champagne-Mouton ; plusieurs familles nobles sont contraintes d´abjurer publiquement à Vieux-Ruffec, d´autres choisissent l´émigration. Le protestantisme semble alors disparaître de Confolens.
En dépit de ces troubles politiques et religieux et d´épidémies, documentées par exemple à Lessac, le XVIIe siècle et surtout le XVIIIe semblent avoir constitué un temps de relative prospérité économique. En témoigne ainsi à Confolens la construction de plusieurs hôtels particuliers, notamment à l´initiative de familles enrichies par les tanneries, comme les différentes branches issues de la famille Babaud. A Champagne-Mouton, la charge de sénéchal revient au milieu du XVIIe siècle à Jean Dumas, qui appartient à une famille dont l´influence s´étend depuis le milieu du XVIe siècle sur de nombreux fiefs et domaines agricoles des environs.
Cette période est plus difficile à caractériser en milieu rural. Au cours des XVIe et XVIIe siècles, la construction de manoirs, sièges de petits fiefs, s´intensifie (voir le dossier de synthèse sur les châteaux et les manoirs).
Aux XVIIe et XVIIIe siècles, les maisons à escalier extérieur sont le plus souvent des maisons d´artisans avec atelier au rez-de-chaussée et habitation à l´étage.
En dehors des bourgs, très peu de maisons sont identifiables pour cette période. Pourtant, la très grande majorité des hameaux est figurée sur la carte de Cassini et existait donc au milieu du XVIIIe siècle. Les reconstructions des XIXe et XXe siècles ne permettent pas toujours de reconnaître le bâti le plus ancien lorsqu´il ne s´agit pas de maisons à pan de bois ou portant des décors spécifiques. Ces maisons sont plus facilement repérées à Confolens et dans les deux communes voisines de Lessac (Sainte-Radegonde) et Saint-Germain, qui concentrent la plupart des fenêtres à moulurations entrecroisées et accolades sur du bâti civil. Quarante-quatre dates du XVIIe siècle ont cependant pu être repérées, dont la moitié dans la vallée de la Marchadaine (communes de Saint-Christophe et Montrollet).
L´élection de Confolens revient en 1714 à la généralité de Poitiers, la baronnie de Champagne-Mouton quittant alors l´élection de Niort pour revenir à celle de Confolens.
La Révolution française entraîne une profonde réorganisation administrative du territoire.
La création du département de la Charente ne pouvait se faire sur la base du seul diocèse d´Angoulême, au territoire très restreint. De nombreuses discussions eurent donc lieu à l´Assemblée constituante entre les représentants des provinces de l´Angoumois et du Poitou, Pleuville étant un temps rattachée à la Vienne. Le tracé des nouvelles communes, qui ne recouvre pas celui des paroisses d´Ancien Régime, se stabilise après la suppression de la commune de Saint-Quentin, intégrée à Lesterps et à Saint-Christophe.
La Révolution a pour conséquence la vente de nombreux châteaux et manoirs comme biens nationaux ; les guerres napoléoniennes entraînent, elles, l´arrivée de prisonniers espagnols notamment à Lesterps et Confolens, dont certains font souche localement.
Confolens devient, comme Ruffec, sous-préfecture, et bénéficie des institutions publiques attachées à cette fonction : sous-préfecture, palais de justice et prison, d´abord logés dans des locaux existants puis dans des constructions neuves dans la seconde moitié du XIXe siècle.
En 1830, le tracé de la voie royale de Nevers à Angoulême entraîne des modifications dans le bourg de Saint-Germain puis, quelques années plus tard, la réorganisation de la traversée de Confolens.
Le XIXe siècle voit également la construction des mairies et des écoles (voir le dossier de synthèse sur les mairies et les écoles, en lien à partir de ce dossier) et le transfert des cimetières vers l´extérieur des zones habitées, sauf à Montrollet et à Saint-Germain-de-Confolens (voir le dossier de synthèse sur les cimetières). De nombreuses églises font l´objet de travaux de rénovation, et deux d´entre elles, Pleuville en 1865 et Ambernac dans les premières années du XXe siècle, sont entièrement reconstruites.
La production agricole augmentant, les foires se multiplient, des halles sont construites, des bascules publiques sont mises en place. Dans les années 1840, un abattoir municipal est édifié à Confolens.
La relative prospérité agricole du début du XIXe siècle se traduit également par une augmentation de 10 % de la population totale entre 1821 et 1851. Elle atteint alors un pic historique, avec plus de 27 500 habitants, soit deux fois plus qu´en 1999, ce qui entraîne la rénovation ou la reconstruction de nombreux logements et granges.
Le XIXe siècle est classiquement celui de l´industrie. Les principales activités industrielles du Confolentais sont liées à l´eau et naturellement tournées vers les débouchés agricoles. Au cours du siècle, les minoteries se sont ajoutées aux moulins à céréales et à huile qui parsèment le territoire depuis le Moyen Age, et aux tanneries de Confolens et ses environs. La force hydraulique est également utilisée pour la fabrication de papier (Puygrenier à Confolens après 1874), de draps et de lainages. Le vin et les spiritueux sont produits à l´échelle familiale, même si l´on trouve un fabricant de liqueur à Confolens. Les autres industries présentes anciennement sur le territoire concernent la transformation de l´argile, soit en briques et tuiles, soit en céramique, telles les ponnes de Benest.
La guerre de 1914-1918 a fait un nombre important de victimes et des monuments aux morts sont érigés entre 1921 et 1928 dans l´ensemble des communes (voir le dossier de synthèse sur les monuments aux morts).
Cette période est marquée par l´accentuation de la déprise démographique des communes, qui perdent en moyenne près de 13 % de leur population entre les recensements de 1911 et 1921, ce qui ne peut s´expliquer par les seuls dommages de la guerre et de l´épidémie de grippe espagnole qui suivit. Entre les deux guerres mondiales, la population continue de décroître progressivement. Seule Confolens se maintient et bénéficie de nouveaux équipements comme l´abattoir bâti en dehors de la ville en 1925.
De 1940 à novembre 1942, la ligne de démarcation partage les communes de Pleuville, Benest, Champagne-Mouton et Saint-Coutant. Plusieurs maquis se mettent en place. Le maquis Foch participe à de nombreux combats en juillet et août 1944, notamment le 25 juillet à Champagne-Mouton et le 27 juillet à Ambernac. En représailles, des fermes sont incendiées, de nombreux combattants et civils sont fusillés. Le bourg de Pleuville et son hameau des Ecures sont incendiés le 3 août 1944 alors que Champagne-Mouton est libéré le 13 août. Des stèles, croix et monuments commémoratifs témoignent de ces événements sur les communes d´Alloue, Ambernac, Champagne-Mouton, Hiesse, Pleuville et Confolens.
Dans les années 1950, 60 et 70 Confolens se dote d'équipements : un collège, une nouvelle gendarmerie (1958), un nouvel abattoir (1970/1978), un nouveau lycée (1973), une rocade de contournement de la ville (1976), la bibliothèque centrale de prêt (devenue annexe de la bibliothèque départementale de prêt de la Charente) et deux zones à vocation commerciales et industrielles en périphérie de la ville.
Un nouveau lotissement se met en place dans les années 1980.
En 1995 est créée la Communauté de communes du Confolentais, qui regroupe 26 communes qui ont choisi de se rassembler pour mener à bien des projets de développement d´importance pour l´avenir du territoire. Ces communes sont réparties en trois cantons, celui de Champagne-Mouton (Alloue, Benest, Le Bouchage, Champagne-Mouton, Chassiecq, Saint-Coutant, Turgon et Le Vieux-Cérier), celui de Confolens-Nord (Ambernac, Ansac-sur-Vienne, Confolens, qui est aussi le chef-lieu du canton de Confolens-Sud, Épenède, Hiesse, Lessac, Manot et Pleuville) et celui de Confolens-Sud (Abzac, Brigueuil, Brillac, Confolens, Esse, Lesterps, Montrollet, Saint-Christophe, Saint-Germain-de-Confolens, Saint-Maurice-des-Lions et Oradour-Fanais). A ces trois cantons s'ajoute la commune de Vieux-Ruffec, rattachée au canton de Ruffec.
La Communauté de communes est adhérente au syndicat mixte du pays de Charente-Limousine avec la Communauté de communes de Haute-Charente.