Le domaine du Mérin d'Or est constitué d'un ensemble de bâtiments parmi lesquels un grand logis, dont l'austérité est probablement liée aux traditions protestantes des propriétaires d'origine, les Fourestier, et d'importantes dépendances dont la variété et l'ornementation témoignent du niveau de vie de cette famille. Le domaine est délimité par un mur de clôture interrompu par un portail principal au sud, sur la rue du Mérin d'Or, et par un second portail, au nord, sur la route de Chez-Diot. Le portail principal s'intercalle entre deux murets surmontés d'une grille. Il comprend une porte charretière centrale, encadrée par deux portes piétonnes. Le tout est supporté par quatre piliers maçonnés, les deux piliers latéraux étant plus petits que les deux centraux.
Derrière ce portail s'étend une vaste cour autour de laquelle s'élèvent de premiers bâtiments. A droite en entrant se trouve un bâtiment de plan en L qui abrite une écurie à gauche, une sellerie au centre, dans un pavillon à un étage, et un garage à droite. La sellerie, construite en partie en pierre de taille, possède un toit retroussé et débordant, à longs pans et à croupe. Il est couvert de tuiles plates et est orné d'un épi de faîtage en zinc et d'un autre en terre cuite vernissée. Le reste du bâtiment est couvert de tuile creuse. L'aile gauche, qui abrite l'écurie, est surmontée d'un fenil dont la façade, en partie couverte en pignon, est ajourée de persiennes. L'aile droite, où se trouve le garage, a sa façade sur le mur pignon et ouvre par une porte de garage en arc surbaissé. Les trois composantes du bâtiment présentent des éléments de décor communs : bandeau de niveau mouluré, encadrements des baies saillants, baies en plein cintre.
A gauche du portail et de la cour se trouve d'abord une distillerie. Elle est couverte d'un toit en tuile creuse, à longs pans et croupes, orné d'épis de faîtage en terre cuite vernissée. Le comble est accessible par un escalier extérieur en pierre. La distillerie ouvre au sud, côté rue, par deux travées d'ouvertures, dont deux oculi au comble. A la base du mur se trouve une ouverture en plein cintre, en partie enterrée. A l'intérieur de la distillerie se trouve un alambic avec au centre le chauffe-vin, placé sur un support en bois, à droite le foyer en brique surmonté de la cucurbite et du chapiteau, et à gauche le cylindre réfrigérant ou pipe, placé sur un socle en pierre de taille (voir schéma ci-joint d'un alambic type). A côté du cylindre, un pilier en pierre, réutilisé pour supporter une poutre, a pu servir auparavant de base à un chauffe-vin, comme on l'observe dans d'autres distilleries saintongeaises.
A l'arrière de la distillerie s'étend un vaste chai. Il est couvert d'un toit débordant à longs pans et à croupes, orné d'épis de faîtage en terre cuite vernissée. Le bâtiment ouvre au nord par une double porte surélevée et par trois travées d'ouvertures, chacune composée d'une porte en plein cintre, à clé de linteau saillante, et d'une fenêtre passante, également en plein cintre et à clé saillante, surmontée d'un toit débordant. Le chai abrite des cuves en béton. Une porte en plein cintre aujourd'hui murée permettait de communiquer entre le chai et la distillerie. Un logement de domestiques se situe dans le prolongement du chai, au sud-est, côté distillerie.
Le logis s'élève au fond de la grande cour. Il comprend un corps principal de plan rectangulaire, à un étage, couvert d'un toit en tuile creuse ; un pavillon d'angle, à gauche du précédent, à un étage et un étage de comble, couvert d'un haut toit en ardoise ; et un troisième corps de bâtiment, à l'arrière, dans l'angle nord, à un étage et couvert d'un toit en tuile creuse. Pour chacun de ces trois éléments, le toit possède des croupes et des épis de faîtage, en terre cuite pour le corps central et celui à l'angle nord, en zinc pour le pavillon d'angle. L'ensemble possède un étage de soubassement, visible côté rue. Un perron donne alors accès au rez-de-chaussée surélevé du corps de bâtiment central.
La façade principale de ce dernier est très sobre. Elle est rythmée horinzontalement par des bandeaux de niveau moulurés et par une corniche à denticules. Ordonnancée, elle présente deux travées d'ouvertures à droite, une travée centrale qui forme l'axe de symétrie, et, à gauche, une fenêtre triple au rez-de-chaussée surmontée de deux fenêtres à l'étage. La travée centrale est encadrée par des dosserets dont le traitement en bossage se retrouve sur les angles du bâtiment. Surmontée d'un fronton, la travée comprend la porte au rez-de-chaussée, en haut du perron, et une porte-fenêtre à l'étage, munie d'un balcon qui repose sur trois consoles dont l'une constitue aussi la clé de linteau de la porte. A gauche, la façade du pavillon d'angle à toit en ardoise est à peine plus ornée. On y retrouve les bandeaux de niveau, la corniche à denticules et les angles traités en bossage. La hauteur du pavillon est accentuée par l'alignement des ouvertures, toutes des baies jumelles, en une travée. A l'étage, une double porte-fenêtre est surmontée d'un fronton brisé interrompu par une boule, et donne sur un balcon en pierre supporté par trois consoles identiques à celles du corps de bâtiment principal. Le comble est éclairé par une lucarne à fronton et à ailerons, tout comme sur le côté gauche du bâtiment. C'est aussi la sobriété qui marque la façade arrière du logis, ornée uniquement d'un bandeau de niveau et d'une corniche. Au rez-de-chaussée du corps principal, on remarque une porte et deux fenêtres plus basses que les autres ouvertures et au linteau délardé. Devant cette façade se situe un puits à margelle ronde en pierre de taille. Son mécanisme est suspendu à la structure en bois couverte de métal qui abrite le puits.
A l'intérieur du logis, lorsqu'on y pénètre par la façade principale et son perron, un couloir cenrtal donne accès à des pièces de part et d'autre et à l'étage par un escalier tournant en bois situé au fond. Le plafond de ce couloir est lambrissé. Les portes qui donnent sur les pièces de chaque côté présentent un encadrement en bois, avec un linteau orné d'une corniche. Dans la pièce de gauche se trouve une cheminée avec montants, linteau et trumeau en bois et foyer en métal.
Plusieurs autres bâtiments entourent le logis. A l'arrière, vers l'est, se trouvent une dépendance, ornée d'une génoise, et, au-delà d'un mur de clôture, une orangerie. Celle-ci est couverte d'un toit à longs pans et à croupes, en tuile creuse, orné là encore d'épis de faîtage en terre cuite vernissée. Le bâtiment est composé d'un rez-de-chaussée et d'un comble accessible par un escalier extérieur en pierre. Couronnée par une double génoise, la façade présente trois travées d'ouvertures ordonnancées, avec porte centrale. Chacune comprend au rez-de-chaussée une large baie à arc surbaissé et à clé de linteau saillante, et un œil-de-bœuf au niveau du comble.
A l'opposé du logis, à sa gauche, se situe un logement de domestique qui devait être autrefois relié au logis (selon le plan de 1828). Il comprend un premier corps de bâtiment dont le comble est accessible par un escalier en pierre extérieur, avec double génoise au sommet des façades, et toit à croupe orné d'un épi de faîtage en terre cuite vernissée ; et un second corps de bâtiment, perpendiculaire au premier, également orné d'une double génoise, d'une corniche sur le mur pignon est, et d'un épi de faîtage en terre cuite vernissée surmontant la croupe du toit au-dessus de l'autre pignon. A côté de ce logement, il s'en trouve un autre, accolé à un hangar et appelé "maison des Espagnols" : il abritait, selon la tradition orale, des ouvriers agricoles saisonniers venus d'Espagne pour les vendanges. Une mare occupe l'espace délimité par ces deux logements.
Enfin, à l'extrémité nord du chai, se trouve le cimetière privé protestant de la famille Fourestier. Délimité par les murs de plusieurs dépendances et par un mur de clôture interrompu par une porte piétonne, il comprend quatorze tombeaux répartis de part et d'autre d'une allée centrale. Une grande croix en marbre blanc est fixée sur le mur du fond. Parmi les tombeaux, plusieurs ont la forme d'un sarcophage posé sur deux pieds. D'autres ne sont constitués que d'une simple dalle.