La ferme ou hutte de la Grande Choletière fait partie des habitations éparses situées dans les marais mouillés, au bord de la Sèvre Niortaise, et indiquées là dès 1720 sur la carte de la région par Claude Masse. Il est probable que vivaient là, dès la seconde moitié du du 17e siècle, André Guérin (1630-1685), pêcheur et bûcheron, époux de Renée Chanteresse puis de Jeanne Ameuil, puis son fils André Guérin (1663-1708), pêcheur, et son épouse Jeanne Ferland (1655-1705). En effet, leurs enfants et héritiers possèdent après eux plusieurs parcelles à cet endroit. En 1733 par exemple, le fils d'André Guérin et Jeanne Ferland, René, époux de Jeanne Mingot puis de Marie Ratier, achète à son cousin, Louis Audineau (petit-fils d'André Guérin et Jeanne Ameuil) une maison à la Grande Choletière comprenant "une petite chambre commune de taille, un petit toit à pourceau couvert de rouche, tous les quereux et aires, et une petite terre vers le nord", le tout confrontant à l'est à la maison de François Guérin (1694-1727), époux de Madeleine Ratier et frère de l'acheteur, et à l'ouest à la rivière de Sèvre. En 1739, le même René Guérin est tuteur de ses neveux, enfants de François Guérin et Madeleine Ratier, qui héritent de la maison de leurs parents à la Grande Choletière. Soeur de René et François Guérin, Marie Guérin et son époux Pierre Suire (1682-1748) vivent également, en 1734, à la Grande Choletière où ils possèdent notamment "un fort mauvais grenier, la charpente et les tuiles", et un petit terrier situé proche le grenier, joignant au couchant à la loge de Jean Petit dont ils utilisent le passage pour aller et venir à leurs marais.
On retrouve la Grande Choletière en 1811 sur le plan cadastral. Elle est alors toujours divisée en deux parties : la partie ouest appartient aux héritiers de René Guérin (1741-1811), époux de Marie Jourdain, comme René Guérin-Mingot, son père, avant lui ; la partie est appartient à Marie Guérin (1762-1842), petite-fille de François Guérin-Ratier, et son époux François Pouzet (1757-1836), pêcheur. Fille de ces derniers, Anne Pouzet (1798-1871) apporte la Grande Choletière à son mari, Alexis Fontaine (1790-1857), pêcheur, puis à leur fils François Fontaine (né en 1823), époux de Rose Girard (1828-1897). Celui-ci fait reconstruire la ferme en 1869, selon le cadastre. Elle passe enfin à son gendre, Victor Fontaine époux de Rosalie Fontaine, encore mentionné au recensement de 1906, peu avant sa mort, puis à son propre gendre, Jules Tardy (1867-1932), marié à Marie Fontaine (1873-1937). A partir du recensement de 1926, ces derniers sont rejoints par l'un de leurs fils, Julien Tardy (1903-1988), son épouse Renée Tardy et leurs enfants. Leur autre fils, Martial, charpentier de bateaux, vient quant à lui occuper la maison et l'atelier qui prolongent la ferme à l'ouest.