La Pichonnière figure sur la carte de la région par Claude Masse en 1720. Elle prend alors place sur la hauteur dominant les marais de Santenay et de l'Angle GIraud, au bord de la route qui mène à Marans. Sur le plan cadastral de 1811, la ferme ou cabane apparaît avec le chemin conduisant vers Luché et passant à travers la cour actuelle. Quant aux bâtiments, leur disposition est proche de celle d'aujourd'hui : le logis, d'axe nord-sud, est prolongé au nord par d'importantes dépendances (granges, étables). Une partie au moins de celles-ci pourrait remonter au 18e siècle, tout comme le logis, malgré de probables reprises au 19e.
A la veille de la Révolution, la Pichonnière, comme d'autres fermes et cabanes de marais dans les environs (par exemple la cabane de la Renaude), appartient à Jean-Christophe Macauld, sieur du Doret, avocat au présidial de La Rochelle, qui l'afferme le 19 août 1785, pour neuf ans, à François Martineau, laboureur à boeufs, et Marie Gaucher son épouse. La Pichonnière est ensuite sans doute saisie comme bien nationale et, au cadastre de 1811, elle appartient à M. Maudet, curé. Au recensement de 1846, Pierre Bénéteau et son épouse Marie Foucaud y sont fermiers, puis Louis Jaulin et Adeline Gaucher en 1886 et 1906, avant leur fils Roger, époux de Léa Jaulin, au recensement de 1926.