La cabane du Grand l'Îlot fait partie de ces grandes exploitations de marais desséchés créées lors du dessèchement de ces derniers dans la seconde moitié du 17e siècle. En 1665 puis en 1675, lorsque ces marais sont partagés entre les membres de la Société des marais de Taugon-La Ronde-Choupeau-Benon constituée pour effectuer les travaux, une cabane située dans le carreau E des marais de Choupeau, et confrontant à l'est au canal de l'Ileau, à l'ouest au fossé des Combrands et au sud au canal de la Banche, est attribuée à l'un des membres les plus fortunés de la Société, Guillaume d'Harouis. Originaire de la région de Nantes, seigneur de la Seilleraye, trésorier des Etats de Bretagne, et apparenté, par son épouse, à la marquise de Sévigné (qui parle de lui dans sa correspondance), il a investi dans le dessèchement des marais de Choupeau en 1664, à l'époque où la Société des marais devait faire face à d'importantes difficultés financières. Membre incontournable de la Société, il l'a même dirigée en 1670-1671. Mais, lui-même ruiné par ses affaires, il est jugé en 1689 et envoyé à la Bastille où il meurt en 1699, à 81 ans.
La cabane du Grand l'Îlot, dont les bâtiments apparaissent sur une carte de la région en 1720 par Claude Masse, passe ensuite de mains en mains, et de fermier en fermier. Elle figure sur le plan cadastral de 1811 et appartient alors à M. Morisseau, notaire à Niort. Au recensement de 1846, Jacques Richard exploite la ferme avec son épouse, Rose Brodu. L'essentiel des bâtiments actuels remonte probablement au 19e siècle (leur plan et leur répartition sont très différents de ce qu'ils étaient sur le plan cadastral de 1811), tout en ayant sans doute conservé des éléments plus anciens (porte en arc en plein cintre du logis, 18e siècle ?). Au recensement de 1936, Adolphe Morin, métayer, et son épouse Augustine Guitard y habitent pour le compte de M. Charpentier, propriétaire.