Cette demeure était avant la Révolution le siège de la seigneurie de Choupeau, alors détenue par l'évêque de de Luçon depuis que le roi Henri II d'Angleterre et son épouse Aliénor d'Aquitaine lui en ont fait don en 1157. La carte de la région par Claude Masse, en 1720, y situe une "chapelle ruinée". Il est même question du prieuré de Choupeau, affermé le 5 juillet 1589 par l'évêque de Luçon à Loys Chauvet, marchand à Marans. La ferme générale des biens et revenus de l'évêque en sa seigneurie de Choupeau est régulièrement renouvelée. En 1636, elle est renouvelée pour sept ans au bénéfice de Mathieu Giraud, sieur des Coustaux, demeurant à Marans, puis est accordée en 1640, pour neuf ans, à Mathieu Girault père, demeurant à Choupeau, et à Jehan Tuffet, marchand et bourgeois de La Rochelle. La même année, ledit Tuffet obtient de l'évêque de Luçon la cession de ses marais de Choupeau afin de les dessécher, mais il échoue dans son entreprise et l'évêque reprend ses marais.
En 1702, la ferme seigneuriale de Choupeau est résiliée à l'encontre de François Bion, conseiller du roi, assesseur en l'hôtel de ville de Marans. En 1745, la ferme est exercée par René Denfer de Haute Roche et Pierre Garos de la Bretonnière, notables de Vix, puis en 1773 par Jacques-Pierre-Simon Garos, sieur du Colombier, neveu et fils des précédents, et époux de Jeanne-Geneviève Arrivé de Boisneuf. En 1745, le 10 août, un procès-verbal de visite des maisons, bâtiments, fossés et dépendances de la seigneurie de Choupeau est établi. Le siège de la seigneurie comprend les éléments suivants (le logis seigneurial n'est alors pas décrit) : la chambre de la borderie, une autre petite chambre y attenant, un grenier au-dessus, la chapelle avec grenier, une petite chambre attenant à la grange à terrage, un grenier à pied y attenant, un puits, ladite grange à terrage, avec une aire close de murs, une petite écurie à côté, un toit à brebis et à cochons, un four et son fournil. a ferme est ensuite confiée le 19 juin 1776, pour cinq ans et 13500 livres payables en deux fois, à Jean-Charles Besnier, fermier, et Marie-Magdeleine Gendronneau, son épouse, de Chaillé-les-Marais. Cet acte de ferme mentionne "une maison, grange, greniers, aires, ouches, terres labourables et autres, prés, marais", deux cabanes et leurs dépendances [c'est-à-dire la Fagnouse et l'Evêque], le four banal, des rentes sur les moulins banaux et le droit de pêche dans la Sèvre Niortaise.
A la Révolution, le logis seigneurial de Choupeau est saisi comme bien national à l'encontre de l'évêque de Luçon. Il est vendu aux enchères le 29 brumaire an II (19 novembre 1793) et acquis pour 5250 livres par Louis Joseph Caquet, ancien préposé des fermes à La Rochelle. La propriété consiste alors en une maison avec chambres hautes et basses, des granges et des greniers, confrontant au sud à la place commune ou canton de Choupeau.
Le plan cadastral de 1811 montre deux grands bâtiments dans le même périmètre que celui de l'actuelle propriété : l'un se trouve à l'emplacement du logis actuel, l'autre (des dépendances ?) au sud-ouest, débordant sur l'actuelle rue de la Plaine. Le tout appartient alors à Jean Martineau dit le Riche (1741-1816), cabanier, époux de Marie Gaucher, enrichi par la vente de biens nationaux, avant de passer à leur petit-fils, Pierre Benoist (1798-1844), époux de Suzanne Etien, puis au fils de ces derniers, PIerre Benoist (1828-1875), époux de Louise Soullice.
Le cadastre indique que le logis est reconstruit en 1859 pour le compte de celui-ci, avant de passer à son gendre, Emile Avrard (1844-1900), marié avec Aline Benoist (leur tombeau est encore visible de nos jours dans le cimetière). En 1881-1882, les époux Avrard-Benoist font démolir une partie du logis et agrandir une autre, donnant au bâtiment son aspect actuel. Leurs initiales A et B, entrelacées, figurent d'ailleurs sur le couronnement du portail ainsi que sur la façade du logis.