Dans cette râperie, les betteraves, une fois pesées et lavées, étaient râpées dans des broyeurs ; réduites en cossettes, on en extrayait le jus, qui était envoyé à la sucrerie de Saint-Léger-de-la-Martinière (79), dite usine de Melle, par une canalisation en fonte de 9 km de long. Ce jus y était ensuite transformé en sucre. La Belle approvisionnait l'usine en eau grâce à une pompe. Après la faillite de la société en 1885 et le rachat par les Distilleries des Deux-Sèvres, l'usine, partiellement reconstruite, se spécialise dans la distillation d'alcool non consommable et transformée en flegmerie. Une écurie est bâtie en 1894, ainsi qu'une maison en 1898 (sans doute le logement du directeur), et la distillerie est agrandie en 1908 et en 1909. Alors que l'usine de Melle diversifie ses matières premières, celle de Celles-sur-belle poursuit la transformation de la betterave récoltée dans la plaine de Niort et transportée par le train jusqu'à la gare, puis par charrette jusqu'à l'usine. L'alcool fabriqué à Celles est dirigé sur le site de Melle pour y être rectifié et transformé en alcool pur de 90 à 100°. La pulpe de betterave est restituée aux cultivateurs pour l'alimentation du bétail. A la flegmerie est associée une ferme, dont les bâtiments semblent dater des années 1930. Un château d'eau est bâti vers 1935, en même temps que les silos où sont déversées les betteraves et qui sont encore visibles. La fabrication a lieu de la fin septembre au début janvier. Suite au décret de 1954 qui institue la fin de la distillation des betteraves au profit de l'alcool de synthèse et la pétrochimie, l'usine de Celles est démontée en 1956. Son personnel est alors intégré à l'usine de Melle. La propriété est ensuite vendue à un particulier et récemment partagée avec la commune.
60 personnes y travaillent dans les années 1900. Dans les années 1940, le personnel permanent comprend mécanicien, chaudronnier, forgeron, maçon, menuisier et contremaître. Les autres employés ne le sont qu'à titre saisonnier pour la culture de la betterave et le fonctionnement de l'usine ; nombre d'entre eux sont étrangers ( marocains, tchèques, polonais...).