Une origine depuis des temps reculés
L’origine de cette bourgade est très floue, elle a porté les noms de Saint-Luc et Saint-Loup, puis à la Révolution elle fur rebaptisée Lespinay sans culottes. Saint-Loup était le surnom d’un évêque de Troyes du 5e siècle. Il lui avait été donné après que le prélat ait osé arrêter Attila en route vers Lutéce. Il ne semble cependant pas que cette paroisse tire son nom de ce fait, car jusqu’à la Révolution, elle porta le nom de Saint-Luc. Ce Luc, l’un des quatre évangélistes, était un médecin du 1er siècle qui devint le compagnon de saint Paul.
Des traces attestant d’une occupation ancienne auraient été mises au jour lors de fouilles archéologiques réalisées sur la commune. Ces fouilles auraient révélées des objets, des fusaïoles (anneau de plomb), qui dateraient du Haut Moyen Age. Ces découvertes sont à mettre au conditionnel, car les formes de fusaïoles le plus souvent rencontré lors de fouilles ne seraient pas antérieures au 16e siècle et dateraient même du 19e siècle.
La preuve d’une occupation certaine est la position de Saint-Loup de Saintonge sur l’ancienne l’ancienne voie romaine de Fourras à Saint-Jean d’Angély. D’ailleurs, une prospection aérienne de Milani, en 1996, à révélée des traces d’un grand enclos carré, vraisemblablement de l’époque gallo romaine. Pour ne nommer que les endroits situés aux alentours, elle passait à la Jarrelée, l’arbre de la Carabine, la forêt de la Bourelle, la Maladrerie, le Treuil, le Labeur et le Pont Rouge.
Une commanderie était située au hameaux de Goux. La maison du temple de Goux dépendait de celle de La Rochelle. Il en est fait mention à la fin de la période templière, en 1308, dans un acte concernant un moulin qui lui appartenait, dit le moulin de “gouz”. Dans ce document, Goux était qualifié de “maison ou grange” ce qui semble impliquer que l’établissement n’était pas de première importance et que, peut-être, il ne possédait pas de chapelle.
Un texte de 1373 rapporte que Goux, qui valait autrefois 80 livres par an, ne procure plus aucun revenu, tout ayant été dévasté par les guerres. “L’hôtel” de Goux aurait disparu entre 1465 et 1564 sans qu’il soit possible de dater avec précision cette disparition et d’en connaître les causes. On retrouve la trace de la Commanderie de Goux sur de nombreux actes notariés, elle est mentionnée sous le nom de “l’agrière de la commanderie de Goux”.
Une aumônerie se serait située à Saint-Loup, mais aucun vestige n’a été mis en évidence. On trouve toutefois une trace écrite de la présence d’une aumônerie dans un compte rendu de 1759 de la Chambre Ecclésiastique du Diocèse de la Rochelle : “l’aumônerie de Saint-Loup sera taxée sur le pied de 200 livres”.
Au début du 17e siècle, on trouve les traces d’une seigneurie, Trézence. On sait très peu de choses sur cette terre qui fut adjugée en 1604 à Claude de Colladon, conseiller du roi. Au début du 18e siècle, le domaine passe aux mains de la famille Maichin et s’est un certain Benjamin Maichin qui fait rebâtir le logis tel qu’il se présente aujourd’hui. Après sa mort, Trézence revient à sa descendance, qui elle-même le cède, en 1765, à Jean Alexis Pallet, seigneur de Blanzay-Antraize. Il garde le domaine jusqu’à la Révolution, puis le cède, en 1789, à Jean Lallemand. La même année, le fils de ce dernier, Étienne, vend le domaine à Jean Vieuille, lequel fragmente les terres et vend le logis, en 1844, à Louis-Joseph Pineau.
Saint-Loup de Saintonge aux 19e et 20e siècle.
Au 19e siècle, l’agriculture était la principale source de revenu pour la commune. On y cultivait, entre autre, du maïs, du blé, de l’orge, mais aussi de la vigne. La commune était aussi dotée de trois moulins à eau et de six moulins à vent.
Le moulin à eau de Goux (celui situé au nord du hameau) était équipé de deux roues qui entraînaient l’une une meule à froment dite “le moulin blanc”, l’autre une meule à seigle dite “le moulin noir”. Les roues étaient vraisemblablement disposées en parallèle et chacune avait sa propre “pelle” ou “vanne”. Ces roues ne tournaient jamais ensemble, la puissance de l’eau était réservée à une seule roue. Des empreintes laissées par le frottement des roues sur le mur du bâtiment laissent à penser qu’elles avaient un grand diamètre.
Un extrait d’un commentaire sur l’agriculture de la commune en 1839, mentionne : “Le tiers du sol est formé par une assez bonne groie, le reste n’offre plus que des terres aquatiques et argileuses. Il y a sur cette commune un vaste marais qui est coupé par un canal de dessèchement nommé “La Trézence”. Ce canal se dirige du nord au sud, en ligne directe pendant trois kilomètres, se détourne vers l’ouest, parcourt encore un espace de deux kilomètres et se rend à La Boutonne. La culture des terres occupe exclusivement les habitants qui récoltent du blé, de l’orge et de l’avoine. La vigne est d’un très grand rapport, les vins qu’elle produit sont en grande partie convertis en eau-de-vie.”
La fin du 19e siècle est pour Saint-Loup de Saintonge une période d’aménagement de son territoire. Vers les années 1865, l’école se trouvait au hameaux de Goux. Pour asseoir le bourg en tant que chef-lieu, la commune décide alors de faire édifier une école avec mairie. Pour ce projet, la municipalité acquière un terrain situé à la sortie nord-ouest, et fait édifiée, en 1867, l’ensemble actuel. Jusque vers 1930, la mairie était établie dans une des pièces attenantes au logement de l’instituteur : elle a par la suite été transférée au coeur du bourg.
La translation du cimetière hors du bourg a été réalisée en 1875 et l’aménagement des murs et du portail a été confié à un entrepreneur de la commune, un certain Bongrand François, artisan à Chagneron. Devenu insuffisant dès le début du 20e siècle, la commune a réalisé un agrandissement en 1911.
Le projet de construction de la ligne de chemin de fer de Marans à Angoulême, passant par Saint-Loup de Saintonge a permis à cette localité d’avoir un essor économique jusqu’au milieu du 20e siècle. La construction de cette ligne a débutée à partir de 1890 et elle a été mise en service en 1898. la gare, située à l’ouest du hameau de Goux, accueillait, en plus des trains de voyageurs, des trains de marchandises. Ils transportaient, entre autre, de l’engrais et des graines. Le sable extrait des sablières de Goux était exporté et pendant la guerre, le charbon qui manquait, était remplacé par de la tourbe séchée extraite du marais. L’exploitation de la ligne de chemin de fer a été arrêtée en 1952, et la gare a été vendue et réhabilitée en habitation.