L’étude des noms de lieux montre que Saint-Martin-de-Juillers viendrait du nom “juliacum” ou “villa julii”. Le village se serait développé à partir du domaine de Julius, un riche propriétaire terrien de l’époque gallo-romaine. Le village s’appela, dans un premier temps, “Saint-Martin de Jeuille”, sous l’ancien régime, puis il devint “Le Bonnet” à la Révolution, pour enfin devenir Saint-Martin-de-Juillers.
Près du village de Villotte, des haches polies ont été trouvées en bordure de La Nie. Celles-ci attestent d’une occupation des lieux au Néolithique. L’époque gallo-romaine a laissé également diverses traces : des monnaies trouvées au lieu-dit “Le Vieux Fief”. Vers 975, la paroisse est citée dans un cartulaire de l’abbaye de Saint-Jean d’Angély. En 1089 le prieuré Saint-Pierre aurait été donné à Saint-Jean-d’Angély par Pierre Rufus et sa soeur Cécile.
Aux 17e et 18e siècles, la paroisse dépend de la Généralité de La Rochelle et de l’Élection de Saint-Jean-d’Angély. Au 19e siècle, un moulin à eau, situé au hameau de l’Épervier et aujourd’hui détruit, était en activité et assurait une certaine activité économique. Au sud du hameau de Villotte, il y avait un moulin à vent, aujourd’hui aussi détruit. Le vignoble était aussi présent sur la commune : en 1846, il représentait une superficie de 248 hectares. Onze distilleries se trouvaient sur le territoire communal, qui comptait 407 habitants en 1876. Toujours au 19e siècle, l’élevage puis la production céréalière étaient les principales activités économiques.
À la fin du 19e siècle, la commune se dote d’une école mixte et, au début du 20e siècle, le cimetière, alors situé dans le bourg, est transféré à son emplacement actuel.
L’église
Elle est l’une des 3 667 églises de France à être dédiée à saint Martin. Datant du 12e siècle, la façade occidentale a été reconstruite. Cette dernière laisse apparaître divers matériaux de réemploi. Quatre contreforts se situent sur la façade nord. Sur celle-ci on distingue un portail, aujourd’hui muré, décoré de pointes de diamant. La corniche, qui entoure le choeur et l’abside, est décorée de nombreux modillons sculptés.
Le logis du Breuil-Malmaud
La terre du Breuil Malmaud est mentionnée dès la fin du 15e siècle, en 1483, lorsque la famille de La Magdelaine en est propriétaire. Avant 1520, elle passe aux mains des Turpin, quand Françoise de Turpin, dame du Breuil Malmaud, fille d’Antoine et d’Anne de la Magdelaine, prend pour époux Jean de Turpin. Cette famille conserve le domaine pendant plus de trois siècles et c’est elle qui fait construire les bâtiments tels qu’ils se présentent aujourd’hui. En effet, contrairement à beaucoup d’écrits, les bâtiments ne datent pas du 13e siècle, mais du 18e siècle. C’est Hippolyte-Charles de Turpin, demeurant au château du Mung, qui le vend, en 1833, à un certain Jean-Auguste Nourry, négociant à Niort, et à son beau frère, Charles-Antoine Allard, notaire à Rochefort.