En 1976, à Trompe-Grenier a été photographiée une ferme protohistorique, qui pourrait dater de la Tène III, et comprenant un ensemble de grands enclos avec entrées et fossés de séparation. Au même endroit, se trouve également un petit enclos carré, qui pourrait être un fanum celtique. L'époque romaine est marquée par l'existence supposée d'une voie qui suivrait la route départementale n°304 et le chemin de Thorigné à Conzais et, par de nombreuses tuiles et céramiques découvertes en divers points de la localité.
La plus ancienne mention connue de la commune date de 948, quand Guillaume Tête d'Etoupe, comte de Poitou, concédait pour deux générations à la famille d'un certain Bernufle, plusieurs biens dont quatre pièces de terre relevant de la cour de Thorigné. En 995, Thorigné est mentionné sous le nom de Villa Torniacus ; entre 1040 et 1044, la commune est nommée Toriniacus ; elle devient Torgniacus seu Torniacus en 1300 et enfin Torigné en 1782. La localité dépendait de l'archiprêtré d'Exoudun, de la baronnie de Melle, de la sénéchaussée de Poitiers et de l'élection de Saint-Maixent. L'église, placée sous le double vocable de Sainte-Julitte et de Saint-Cyr, a été bâtie avant la fin du XIIIe siècle. La cure était à la nomination du chapitre de la cathédrale de Poitiers. Le testament de Marie Goyzonne, épouse de feu Guillaume Janvre, du 31 juillet 1365, nous apprend qu'une chapelle, sous le vocable de saint Jacques, a été fondée dans l'église. Il y avait dans le bourg une autre chapelle du même nom. Vendue comme bien national le 24 février 1798, l'église fut détruite en 1804 et la paroisse rattachée à Mougon.
Une lettre de rémission d'octobre 1485 mentionne François Perier, tavernier à Thorigné, ce qui permet de penser qu'il y avait une auberge à cette époque. Un état des lieux d'une auberge appelée le Lion d'Or a eu lieu en mars 1654. A cette date, elle appartenait à Judith Gaultier, épouse de Guillaume Nau. Cette auberge est peut-être la même que celle vendue par adjudication le 2 décembre 1821, par Louise Magneron, fille majeure, propriétaire, demeurant au Clouzeau, commune de Prailles. Il s'agissait d'un ensemble de bâtiments appelé l'auberge, avec une grange, une écurie, un colombier et un portail d'entrée du côté du chemin de Thorigné à Mougon. Une auberge à l'enseigne de l'Ecu de France fait l'objet d'un état des lieux en 1719.
Au 17e siècle, plusieurs assemblées protestantes se tinrent sur le territoire de Thorigné. En octobre 1681, une compagnie de Dragons de M. de Morfontaine, arriva sur la commune. Malgré les persécutions qu'ils exercèrent sur les habitants, il y aurait eu très peu de conversions.
La traversée du bourg, sur le grand chemin de La Rochelle, donnait lieu au paiement d'un denier par bête. Au 17e siècle, la seigneurie de Thorigné appartenait à la maréchale de Navailles, ses possessions dans la localité, lui assuraient un revenu annuel d'environ 1000 livres. En 1698, il y avait à Thorigné, 147 feux, 4 familles nobles et 2 familles bourgeoises. On y trouvait également un notaire royal, un chirurgien barbier, un greffier chargé de la perception des redevances, trois cabaretiers, un meunier, 26 laboureurs, 39 artisans, 48 journaliers et 29 valets et servantes. Un marché hebdomadaire se tenait dans le bourg, et une foire avait lieu tous les ans le lundi de la Passion. En 1750 il y avait sur la commune 145 feux. En 1804, deux moulins à vent et deux à eau, à Bonneau et à Brochain, fonctionnaient. A la même époque, Thorigné connaissait un actif commerce de grains, de mules et de boeufs de boucherie.
La construction, aux Vieilles-Vignes, de la mairie et de l'école de garçons, qui lui est accolée, commence en 1855, l'architecte était Félix Delomone. Une nouvelle école mixte est construite à partir de 1880, par l'architecte Auguste Bergeron. En 1861 a été fondé par M. Moreau, le haras de Brochain qui se consacrait à l'élevage de baudets et d'ânesses du Poitou ; l'activité cesse en 1955.